S'ÉCHAPPER AVEC
LE SPORT
LE GRAND BLEU DES "KAWAN"
Un
article du journal d'informations de la municipalité "du
côté d'EVREUX"
N° 32 Décembre 2005
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Fondée en 1999 au sein
du club sportif et artistique de la Base Aérienne 105, la section plongée
handisport a acquis son autonomie en 2000 avec la création de l'association
les Kawan handiplongeurs. Son but est de promouvoir et développer la
plongée subaquatique par tous les moyens appropriés, y compris la recherche
scientifique et médicale, en priorité au profit d'un public handicapé.
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Photo Gilles Leplomb
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Tout commença par une rencontre
entre l'adjudant Rigal et Jean-Michel Julien, tétraplégique après un
accident automobile. Le militaire accueille l'ancien prof de sport dans
son club de plongée. En quelques mois, la section handi plongée se créait.
"Le défi était d'effectuer une sortie en mer. En 1998, nous sommes
partis en Corse. Mais là-bas, les conditions n'étaient pas idéales :
mer agitée et problème de thermorégulation. Et puis le hasard. Grâce
à une connaissance, nous avons trouvé Hourgada en Égypte."
Les Kawan venaient de mettre au point leur formule motrice : entraînement tous les mercredis soir à la piscine de la base aérienne 105, descentes en fosses, sorties en milieu naturel favorable, mais aussi une " sur formation " des moniteurs. En cinq ans, une cinquantaine de personnes handicapées ont plongé en Égypte. "A Hourgada, pour chacune, il faut une auxiliaire de vie, un accompagnateur et deux encadrants dans l'eau. Une organisation lourde pour laquelle nous essayons ce trouver des solutions pour assurer un prix convenable, assure Jean Michel Julien. Notre association se débrouille pour trouver des partenaires afin d'adoucir la note." |
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RENCONTRE
AVEC JEAN-MICHEL JULIEN
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Tétraplégique, président
des Kawan Jean-Michel Julien, boulimique associatif, témoigne sur le
sport et le handicap.
Avant votre accident vous faisiez déjà du sport... Jean-Michel Julien : Oui, j'étais prof. de sport, je faisais du rugby, des treks en Amazonie, en Afrique J'aimais déjà la notion : souffrir avant d'avoir du plaisir. Rien ne doit être offert. La plongée, très rapidement j'ai eu envie de descendre profond, de progresser techniquement. Ensuite, je me suis battu pour l'enseigner à mes élèves. Qu'avez-vous ressenti lors de votre première plongée alors que vous étiez tétraplégique ? J.-M. J. : Tout de suite, je me suis senti bien. J'étais heureux et j'ai su immédiatement que j'y retournerai. Pourtant, le corps souffre les premières fois. Mais on n'a rien sans rien. Alors, je me suis bougé, acheté une voiture, tout fait pour revenir dans cette piscine et plonger. Que pourriez-vous dire à une personne handicapée qui n'ose pas pratiquer un sport ? J. M. J. : II faut tout d'abord accepter son handicap. Ce n'est pas évident. Ensuite, il faut se mettre en situation d'essayer, de se bousculer pour avancer. Là encore, ce n'est pas facile. Au fond de l'eau, quand on voit les petits poissons, on fait des cabrioles, c'est merveilleux. Mais avant d'avoir ces 20% de bonheur, il faut passer par 80% de misères. Les choses ne sont pas dues. |
Contact : 06 16 32 05 29 |
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